Death Stranding : Analyse du dernier Kojima

MAJ: 15/11/2019

Tant attendu :

Âpres des années de développement, de nombreuses images et de teasers énigmatique troublant, la nouvelle création d’Hidéo Kojima « Death Stranding » arrive donc avec fracas dans notre univers préféré.

Que dire :

Je ne vais pas raconter l’histoire mais plutôt m’attaquer au concept, à la mise en scène et pas mal d’autres aspects de cette dernière mouture qui divise beaucoup.

Kojima a donc remis le couvert avec un jeu provoquant moult remous dans l’univers vidéo ludique.

Le jeu est un cheminent ou le personnage central doit faire des quêtes pour reconstruire un réseau reliant un pays tout entier.

Ici en l’occurrence les USA.

Cela dans un univers post apocalyptique ou un phénomène surnaturel provoque le chaos et le danger permanent.

 

Les quêtes :

Les quêtes sont les mêmes. Vous livrez des colis de différents matériaux aidant la reconstruction des « régions », renforçant par la même les liens entre humains mais aussi des joueurs (un système original).

Et justement les quêtes sont le point faible du gameplay.

Extrêmement répétitive dans le concept, il faut vraiment accepter que tout se répète à chaque fois.

Autant dans  le début que dans le fin de ces quêtes avec en plus des dialogues en prime d’hologrammes parfois pour le moins inutile.

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Des quêtes trop répétitives

L’environnement :

il change mais en fonction des régions. C’est-à-dire que les régions sont immenses et une fois la contemplation passée, vous allez traverser des environnements figé.

Et heureusement que la bande sons est de haut niveau durant vos cheminements.

( Notons les superbes musiques du groupe Low Roar)

Sinon l’ennui peu venir très vite (marché, courir plus de 20 mn).

En effet, cette impression de néant et de vide est omniprésente.

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                                                                 de beaux environnements mais vide

Le Gameplay :

C’est le paradoxe total comparé à la mise scène somptueuse.

Déjà notons une interface très compliqué et n’aidant vraiment pas durant vos quêtes.

Trop d’informations à l’écran et des écritures souvent trop petites.

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Une interface complexe et des écritures parfois trop petite

Vous prendrez du temps à tout digérer pour bien comprendre toute la mécanique de l’histoire et celle liée à l’interface.

La prise en main est donc très fastidieuse et vous demandera une certaine patience.

L’environnement nui au gameplay et c’est certains.

Le fait de traverser des environnements couvert de rochers de type Islande avec en plus des soucis de collisions va vous faire vivre un enfer.

Notons aussi une difficulté rajoutée avec le fait d’utiliser les deux boutons frontaux de la manette PS4 en même temps (et tout le temps) pour rester en équilibre lorsque vous êtes chargé comme une mule.

Graphiquement :

Image associée

Le jeu se tiens avec de beaux environnements mais parfois un peu trop vide et peu vivant.

Mais on sent que le moteur maison Fox Engine commence à vieillir sérieusement dans certaines zones.

Notons des petits problèmes de framerate lors de certaines phases d’actions.

Les couleurs sont assez ternes, donc attendez-vous à des environnements très « gris ».

Typique d’ailleurs des productions Kojima au passage.

Image principale de l'article Kojima répond aux critiques négatives

                                       Des liens forts mais complexe

L’histoire :

C’est complexe et des fois suivi mais avec parfois des flashbacks ou résonne par moment une certaine incohérence.

Franchement on s’y perd par moment.

Hideo kojima en voulant surfer sur une réflexion métaphysique dans un univers qui serait contemplatif et en y incorporant une forme qui serait-elle même poétique, génère en fin de compte de l’ennui et du vide

C’est navrant parce-que la production, la mise en scène autant que la bande sons sont monumentales.

Notons tout de même une production de haute volée avec les acteurs, Mads Mikkelsen, Léa Seydoux, Norman Reedus, Lindsay Wagner, Troy Baker et même le réalisateur Guillermo Del Toro.

Death Stranding   Death Stranding

Norman Reedus                                                             Mads Mikkelsen

Une production digne d’un blockbuster Hollywoodien !
Un décalage technique :
Le décalage technique est énorme entre la mise en scène, les cinématiques, l’ambiance, la bande sons et le gameplay, l’interface ainsi que la prise en main fastidieuse.
On a l’impression que kojima a limité les barrières entre le cinéma et le jeu vidéo et qu’il veut démontrer aux studios qu’il est capable de faire un film.
Pour moi Death Stranding c’est cela.
C’est la limitation du jeu vidéo lui même (donc le gameplay) pour y incorporer le cinéma interactif et laisser le joueur vivre son histoire, mais malheureusement ici c’est dans le vide intersidéral et la répétitivité.

Le jeu semble fait de plusieurs strates avec cette impression que nous jouons à plusieurs jeux. Mais le souci provient qu’il y a parfois un manque de cohérence pour maintenir un lien cohérent.

Il a certainement voulu aller loin dans la réflexion et en a oublié l’essentiel ; L’accessibilité (le plongeon) pour accéder au rêve….

 

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Contemplatif mais pas que…

Mise au point sur le terme « contemplatif » :

Contemplatif de quoi?

Ce mot à la mode que l’on entend maintenant dans le JV à chaque fois qu’il y a des grands décors ou de grands espaces sur fond de poésie.

Un moment il faut s’arrêter avec ce genre de terme qui me fait plus penser à de la branlette intello dans une certaine posture.

On passe d’environnement figé à d’autres environnements tout aussi figé.

Il n’y a rien de contemplatif là-dedans même avec une musique pourtant de très haute volée.

Death Stranding est ce jeu ou on a beaucoup de joueurs qui en diront du bien mais qui ne le finiront en fin de compte jamais du fait de la passivité qu’il peu procurer chez beaucoup.

C’est très français …. Il y a une certaine hypocrisie à encenser ce jeu parce que le concept serait original dans un univers post- apocalyptique qui lui intégrerait poésie et philosophie dans son fondement.

 

Death Stranding

Hideo Kojima

Justement en parlant de cela Kojima à réagit concernant les notes attribuées à son jeu au USA qui sont plutôt moyenne dans l’ensemble.

Selon Kojima, les évaluations défavorables, du moins celles aux États-Unis, pourraient s’expliquer par le fait que ;

«les Américains sont de grands amateurs de jeux de tir à la première personne, ce que Death Stranding n’est pas».  

Les italiens et Français comprendraient apparemment mieux sont art.

Sauf que n’est pas Rockstar Games qui veux et le studio à l’origine de GTA5 et Red Dead Redemption 1 et 2 prouve le contraire de ce qu’il avance.

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Enfin il rajoute : « il faut dire que les Italiens ou les Français ont un sens artistique différent qui leur permet d’apprécier ce genre de produits très originaux», a ajouté Kojima.

Quelque chiffres qui contredisent Kojima:  En 2016 les ventes de MGS V ;: The phantom Pain s’élevaient à 6M d’unités vendu (toute confondu), Nous serions à 8M aujourd’hui en 2019, Ce qui n’est pas « exploit » en soit.

RR2 lui en a vendu 25M avec une très grande partie au USA, et comme vous le savez RR2 n’est pas un FPS. Mais un jeu en TPS avec une histoire, des personnages, des décors et une tonne de chose à faire.

il me semble que chez beaucoup de journalistes Français du jeu vidéo il y a aussi un sens du conflit d’intérêt…( ?).

En parlant de conflit d’intérêt il y a un fait récent à souligner. le site GNT  a récemment publié une information concernant le site de jeu vidéo Famistu.

« Famitsu, la référence dans le domaine a tout simplement attribué la note de 40/40 au jeu, félicitant une expérience inoubliable et un jeu véritablement prenant. Hirokazu Hamamura, ancien rédacteur en chef de Famitsu lui est cité à la fin du jeu. Le conflit d’intérêts n’est donc pas très loin« .

Chacun comprendra à sa manière ce que je veux décrire par la.

Et je rajouterai que les jeux vidéos les plus vendu en France sont justement des FPS et les jeux foot (pas une référence artistique).

Le jeu s’adresse à qui ?

A ceux qui prennent leur temps et qui sont capable de discerner le souci du détail important.

Qui sont munis de patience (de beaucoup) et avare d’histoire complexe très philosophique.

Les autres passez votre chemin… .

Alors oui, certains joueurs ou je dirais plutôt un certain type de joueurs aimeront vraiment.

Ce jeu ne s’adresse qu’à une ou deux catégories de joueurs. Mais il n’est absolument pas « grand public ».

Death Stranding reste une œuvre originale oui, mais à force de faire trop dans la posture (voir condescendance) et le décalage omniprésent entre le gameplay/Mise en scène on se retrouve à vivre une expérience souvent incohérente.

L’ancien

 

alyxlancien

"l'ancien". Ancien pour plus de 35 ans de passion vidéo ludique. Regard et analyse des contextes environnementaux lié au monde jeu vidéo. Joueurs, testeurs et chroniqueur indépendant. "Le jeu vidéo est art ludique, c'est une liberté totale de penser et de créativité qui mène à l’expansion de la libre expression artistique. Il n'engendre pas d'enfermement, mais une ouverture sur l'imaginaire collectif. En quelque sorte, c'est une porte vers notre propre liberté individuelle." A."l'ancien"

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