Scorn, En attendant le voyage vers notre propre douleur
Il n’est vraiment pas simple de parler d’un jeu qui n’est pas finalisé dans son développement. C’est d’ailleurs quelque chose que je n’ai jamais fait.
Néanmoins l’univers qui nous sera dévoilé mérite une certaine attention puisque celui-ci n’a jamais vraiment été proposé comme tel dans l’industrie du jeu vidéo.
Un accouchement difficile :
Rappelons-nous que Scorn a eu un accouchement difficile pour qu’aujourd’hui son développement (ou du moins sa naissance) semble enfin plus serein. Ici même dans Ionik News nous en avions déjà parlé en ce qui concerne les péripéties de son développement et même des polémiques en matière de communication de la part du studio Serbe EBB Software.
On apprend par exemple que tout ce qui a été réalisé jusqu’à la moitié de 2018 a été entièrement refait, sous prétexte que le résultat n’était pas assez bon pour les équipes en interne.
Au moins nous ne pourrons pas reprocher au studio un certain perfectionnisme.
Histoire :
Le jeu a été présenté pour la première fois en 2014 et avait suscité l’intérêt pour l’univers qu’il propose puisque celui est directement inspiré des œuvres de H.R. Giger artiste suisse à l’origine du design et de la conception de la créature extraterrestre dans le film éponyme Alien de Ridley Scott.
il s’inspire entre autres des œuvres de l’artiste Zdzisław Beksiński un peintre, photographe, dessinateur et sculpteur polonais, de tendance surréaliste et fantastique.
Mais aussi pour certains aspects de la vision du réalisateur/écrivain David Chronenberg et cela pour des détails utilisés.
Forcement ce projet étonnant avait provoqué une attente très forte et après un passage à vide sans véritable communication obligera le studio Serbe à s’expliquer en publiant une sorte mea-culpa sur ces choix et décisions concernant son développement.
Un univers complexe:
Scorn est une proposition audacieuse et très en avance sur ce qui se fait en matière de design et d’univers qu’il serait presque à l’avant poste de ce qui se fait aujourd’hui en matière de jeu video. L’univers d’H.R Giger est un univers très structuré mi Bio-organique/mi biomécanique particulièrement sombre, en l’occurrence pas si simple à reproduire du point de vu structurel.
Et intégrer un gameplay dans un tel univers est aussi un gros challenge et une proposition très osée.
Vision fantasmatique et douleur omniprésente.
Du point de vu philosophique Scorn pourrait nous entraîner vers quelque chose de très introspectif loin des standards habituels.
Mélangeant une épreuve physique dans une dimension éthéré physico-surréaliste faisant penser à une sorte de parcours à la limite de l’initiatique.
Vie douloureuse :
L’entité humanoïde semble souffrir constamment et recharge sa vie passe par un passage (obligé?) empreint de douleur. Cela se confond aussi par des rencontres qui ne semblent pas très sympathique avec des créatures très étranges et difformes.
Les couloirs et dédales font penser que nous sommes à l’intérieur de quelque chose de « vivant ».
Conserve your strength; we have a long journey ahead. pic.twitter.com/g82mrEqiIl
— Scorn (@scorn_game) March 17, 2022
Activation de portes , de mécanismes biologiques et de systèmes bio organique, l’univers graphique semble être un véritable tour de force en matière de design et de conception graphique.
Le studio EBB Software semble ne pas ménager ces efforts surtout pour la taille de l’équipe en place. il compte cinquante membres à plein temps ainsi qu’un certain nombre d’artistes indépendants avec lesquels il coopère.
Le studio avec sa petite taille ose donc une proposition qui pourrait faire date dans l’univers du jeu vidéo. Puisque celui-ci mélange visions artistiques radicales, gameplay, exploration avec une réflexion sur la souffrance (physique et probablement mentale).
Sons underground:
En matière d’ambiance sonore Scorn se démarque encore une fois avec des fonds musicaux, sonores faisant directement penser à la musique industrielle, le Dark Ambient et le brutisme en passant par l’industrial Depressive. Des univers musicaux classé très underground et assez méconnu des passionnés de jeu vidéo.
Le studio collabore d’ailleurs directement avec l’artiste Lustmord musicien de musique électronique gallois qui est spécialisé dans le dark ambient.
A noter que celui-ci a déjà travaillé pour le jeu vidéo sur des jeux comme Evolve, League of Legends ou Assassin’s Creed.
Il est logique que l’on retrouve ces genres musicaux dans un univers sombre, fantasmatique, éthéré voir presque dérangeant, qui pousse à la réflexion de notre place dans l’univers, voir de notre propre condition humaine.
C’est bien vu de la part d’EBB Software d’intégrer une telle ambiance sonore, mais c’est logique pour un tel contexte.
Et la narration?:
On ne sait rien ou de moins cela s’apparente plutôt à une expérience (visuelle/Sensorielle) sous forme d’un puzzle action horrifique construisant ainsi l’histoire du jeu en y ajoutant à chaque fois une pièce. Cela d’ailleurs risque d’en dérouter quelques-uns(es) si cette approche est retenue.
Espérance:
On peut espérer quelque chose d’appart (Pour l’aspect graphique c’est gagné!), mais on peu aussi se retrouver vers quelque chose de classique en matière de gameplay.
Tout dépend ce qu’essaie de nous faire comprendre le studio Serbe et dont la façon nous allons digérer cette implication dans un univers bio organique/mécanique issu d’esprits à la vision artistique très complexe.
To new beginnings… pic.twitter.com/ouQKvGV9dx
— Scorn (@scorn_game) January 1, 2022
Il fallait véritablement oser un tel challenge et nous attendons impatiemment la proposition quand elle sera terminée.
En attendant nous souhaitons la réussite du développement de Scorn et avons hâte d’explorer notre propre douleur intérieur…. .
« Entre rêve et cauchemars ».H.R Giger
L’ANCIEN
Leave a Reply
Vous devez être connecté pour publier un commentaire.