SCORN,Le Test ,Voyage au fond du mépris par L’Ancien

Lorsque nous nous étions attardé sur Scorn lors de cette chronique de l’Ancien (Mars 2022) consacrée à ce jeu en préparation, nous avions que quelques bribes de son univers.

Mais nous nous attendions pas à vivre cela… .

NOTE : En fin d’article « La Réponse ouvert »e concernant l’accueil du jeu et des réflexions extérieurs de joueurs concernant leur interprétation du Jeu.

Entre à l’intérieur!

Le studio serbe d’Ebb Software vient d’enfoncer les portes du conformisme de bon aloi dans l’univers de notre passion, en l’occurrence le jeu vidéo.

Scorn se détache tout de suite de la quasi totalité des productions actuelles. On est lâché dans des dédales sans aide et surtout sans mécanique dirigiste.

Si l’enfer est pavé de bonnes intentions, ici l’intention est pour le moins appliquée sans détour!

Débrouillez-vous!

H.R GIGER Memorial:

Première chose marquante la reproduction fidèle des œuvres de l’artiste suisse H.R Giger.

C’est une œuvre vidéoludique qui rend un hommage vibrant à H.R Giger. Personnellement J’aurais tant aimé qu’il soit là pour voir cela (je l’ai rencontré en 1994). Je ne suis pas en train de penser qu’il faut connaître son univers ou être élitiste.

Mais il est vrai que cela peut-être un petit plus pour l’immersion. Autre aspect cela permet aussi de connaitre son œuvre si on ne connait rien de l’artiste.

« C’est une œuvre qui rend un hommage vibrant à H.R Giger. »

On notera aussi une certaine retenue concernant la sexualisation des œuvres de l’artiste. En effet, le studio a évité de trop en faire et d’en « rajouter une couche » supplémentaire pour une population de joueurs(euses) probablement trop fragile.

Autres influences :

Autre inspiration c’est celle de Zdislaw Beksinski, Artiste peintre/Sculpteur polonais s’inscrivant dans le même courant que Giger sur certains aspects graphiques. On notera le clins d’œil au réalisateur/écrivain David Chronenberg et cela sur l’aspect « Body Horror » cher aux visions tourmentés de l’auteur.

Voir à des références de H.P Lovecraft ou l’attirance pour l’abject d’un Clive Barker (HellRaiser) en passant par des films comme Ré-Animator ou From beyond.

Seul ou…presque:

Vous êtes est complètement lâché sans aucun didacticiel et sans aucune explication, il vous faudra comprendre ce que l’on doit faire pour se sortir de ces dédales glauques et suintant la fin d’une civilisation disparue.

Dans se labyrinthe bio mécanique, on doit essayer de comprendre comment fonctionne tous les systèmes rencontrés. Et aucune indication sur la fonctionnalité des mécaniques qui sont parfois très complexes.

Le but qui ressemble à un rite initiatique est de sortir du trou ou l’on est tombé. Le personnage tombe dans un gouffre en rampant, rien de plus!

Body Puzzle:

Les énigmes sont parfois très tordus, et moi qui n’est pas adepte des « puzzles games » je peux vous dire que c’est une épreuve, voir une torture (On reste dans le contexte!). Mais à l’heure où la plupart des jeux proposent ce type de mécanique en mode auto, c’est tout même rafraîchissant de pouvoir penser par soi-même, même si on y prend beaucoup de temps.

« C’est une forme de métaphore sur la naissance en quelque sorte. »

Les puzzles ne sont pas la que pour vous triturer les méninges, ils sont la pour vous éprouver aussi. Que de sortir du ventre de la mère n’est pas chose simple entre les mécanismes bio mécaniques et la douleur qu’ils procurent. En quelque sorte c’est une forme de métaphore sur la naissance .

Dans la fresque :

C’est probablement l’une des plus belle direction artistique depuis des années. De mémoire on a jamais vu cela. Mais ce n’est pas que la nouveauté qui est marquante c’est le niveau de réalisation. Les détails sont époustouflants et on est vraiment à l’intérieur d’une œuvre de H.R Giger et de Beksiński à la fois.

Cette impression d’être « inside game » d’une fresque est omniprésente, et le plus impressionnant dans cet étonnement est qu’elle semble vivante.

L’immersion est donc présente et malgré la solitude on ne se sent pas seul.

EBB Software réussi à rendre un univers complexe vivant avec une fulgurance sans égale. La direction artistique est époustouflante et devient une vraie leçon en terme de design.

C’est beau et intelligent!

Graphiquement c’est une réussite technique et retranscris une atmosphère particulièrement étouffante par les ombrages, brillances des matières organiques.

Alien Encounter:

Vous croiserez lors de votre périple suintant des corps décharnés, écorchés et autres bizarreries vivantes avec l’impression de les sentir en souffrance. La tendance « body Horror  » se pose la comme le point d’orgue des rencontres. Des rencontres rares que l’on peu éviter ou pas.

Personnellement les phases de combat avec votre arme toute droit sortie du film Existenz de David Chronenberg étaient dispensables et elles ne s’imposaient pas pour un titre qui fait la part bel à l’atmosphère et au contemplatif (Pour peu que vous aimiez le surréalisme trash et le bio mécanique horrifique).

Notons la présence d’un unique boss (?). Cette impression que le studio a voulu rajouter du « classic Action » pour une catégorie de joueurs. Mais je le répète ici, cela ne s’imposait pas obligatoirement.

Liberté de penser… et de souffrir:

Les dédales nous plongent vers une réflexion qui suscite débat et hypothèse. C’est justement la que réside toute la puissance de son univers. Un questionnement omniprésent au fil d’une sorte de cheminement rituel.

« Il est le paradoxe de ce que produit l’industrie, Il ne dirige personne. »

Le jeu d’EBB software désarçonne par son ambiance unique. Il nous emmène dans des contrés qui forcent à nous sortir de notre confort habituel. On peu alors comprendre pourquoi il divise.

« Scorn n’est pas pour tout le monde (pas pour la plupart, probablement), jusqu’à présent, il réussit à refléter ce que je retire de l’art de Giger en refusant de se plier aux attentes de jeu « AAA. »

Scorn ressemble à un Myst horrifique dans sa structure.

Tout y est complexe et tout est basé sur la réflexion. Ici c’est quasiment introspectif (Par vos choix et interprétation) entre la volonté de puissance de l’univers et le fait d’être en souffrance pour en sortir.

Martin Heidegger n’aurait pas renié sa philosophie.

« Scorn ressemble à un Myst horrifique dans sa structure »

Torture by Rose:

Pas de narration, tout est laissé à l’interprétation et aux hypothèses. Ce qui nous permet d’imaginer et de créer notre propre histoire ou univers.

Il permet d’échanger nos informations et perceptions du jeu, par ce biais il est unique !

« …Scorn est un hommage aux œuvres d’H.R Giger ce que le jeu Alien Isolation est pour le film Alien de Ridley Scott… »

Le jeu ne se plis à aucun code actuel, il renie même ce que produit habituellement l’industrie vidéoludique.

Il va à contresens et donc suscite le rejet de ceux qui ont décidé de rester sous perfusion d’une industrie qui vous tiens la main (et le porte-feuille). Obligatoirement il devient une sorte de paria de l’ère vidéoludique.

En finalité et si on prend un peu de recul Scorn est un hommage aux œuvres d’H.R Giger ce que le jeu Alien Isolation est pour le film Alien de Ridley Scott.

« Le jeu ne se plis à aucun code actuel, il renie même ce que produit habituellement l’industrie vidéoludique. »

Scorn a le mérite de reprendre les codes d’antan. Ceux où nous étions perdus et qu’il fallait imaginer tous scénarios pour nous sortir des difficultés présente sur notre parcours.

Enfin L’ambiance musicale, de Aethek et Lustmord, dans laquelle on baigne, finit de poser les décors terrifiant du jeu.

Avec une approche Dark Ambient limite bruitiste, voir Neo Industrial que n’aurait pas renié Vivenza.

En résumé:

Scorn nous prouve que nous avons été trop été dirigé et trop protégé dans un confort de gameplay visant à nous rendre dépendant et sécurisé. En l’occurrence affaiblissant notre niveau de réflexion et de débrouillardise face aux univers que nous explorons.

Le jeu de EBB Software suscite la liberté, le bon et le moins bon, l’amour et la haine dans une dualité omniprésente, mais il est fondamentalement en adéquation avec ce que m’avait dédicacé H.R Giger en 1994.

« ENTRE RÊVE ET CAUCHEMAR » H.R Giger

L’Ancien

Temps de jeu: 5h30 environ

Support: Xbox Serie S

Écran: Qled 55P Samsung

Accessoires: Manette + Casque

Réponse ouverte concernant son accueil:

Je commencerais par si on est pas capable d’accepter et de comprendre ce qui est perçu comme différent ou même de faire l’effort d’explorer, Il faut arrêter le jeu vidéo!

Ou alors rester dans un confort vidéoludique qui n’aura que de satisfaction apathique. Cela est donc de la consommation sans réflexion sur la matière créative de développeurs de jeux.

Si par exemple des journalistes sont en émois devant un jeu en pixel art, il est tout à fait normal qu’un jeu qui pourtant fait directement référence avec brio à l’art conceptuel d’un artiste soit rejeté.

En effet, il est de bon aloi et tendance de paraître différent avec une création post 80’s sans originalité (Puisqu’ayant existé 30 ans avant).

Les gens veulent des choses qui changent, de l’originalité, de la fraîcheur…. Des développeurs créent cela, ils soutiennent et quand cela sort ils jettent.

Trop habitué au confort et au conformisme dans un immobilisme créatif d’où l’incapacité de vivre la différence.

Je ne suis pas en train d’expliquer que ceux qui n’aiment pas Scorn sont idiots. 

Il ne plais pas surtout à une partie qui ne se comprend pas elle même et pourquoi elle joue au jeu vidéo . Il faut déjà se comprendre soi-même pour se laisser aller sur se qui peut-être perçu comme « non accessible » ou « Underground ».

Je préfère un personne qui n’aime pas le jeu mais qui reconnait un certain travail créatif ou une belle direction artistique de haut niveau qu’un type qui dira « c’est de la merde » sans arguments valable parce qu’il n’a rien compris à la proposition ou qu’elle ne lui convient pas.

Jamais je n’ai senti une telle dualité dans le regard à propos d’un jeu. On va de « chef d’œuvre » à « c’est pourri ».

Scorn est adoré ou carrément haïs. Il est apprécié ou détesté. L’entre-deux est rare. Il procure quelque chose qu’il faudrait déjà soulever. Il alimente au moins le débat.

Ma théorie est que Scorn méprise une catégorie de joueurs(euses) atteinte d’une apathie intellectuelle/Créative qui veulent se laisser guider par des gameplay dirigiste sans originalité. Cela conçu par une partie de cette industrie qui veut vous tenir la main ou le portefeuille en se servant d’une laisse.

Enfin pour certains si leur niveau d’exigence a quasiment disparu vis à vis de ce que produit cette industrie, leur intellect aussi.

C’est dit!

L’Ancien

__________________________________________________

Interprétation du jeu
Les joueurs parlent!

Analyse de Benoit Seigneuret (Twitter Thread)

@benseigneuret

 
 
Ouvre la photo de profil
 
 
 
 
Tout d’abord je pense réellement que nous somme dans l’esprit tourmenté de quelqu’un, « Scorn » peut se traduire par mépris, il se méprise suite à la découverte d’un problème, représenté par l’explosion au début, qui le rend selon lui inférieur à certains.
 
D’ailleurs à la fin de l’acte 1 on se retrouve bloqué comme si sont esprit ne pouvait avancer.
S’en suit tout un chemin de croix pour remonter la pente, les puzzles étant les clef à débloquer pour pouvoir avancer dans sa rédemption.
 
Le décors d’ailleurs nous raconte énormément de choses mais beaucoup d’allusions à la sexualité, à la chair et la grossesse.
On voit de nombreuses image de phallus, de corps en plein ébat, et de cocon contenant des genres de nouveaux nés.
 
Avez vous remarquez aussi qu’au début le personnage à une bouche mais à la fin la bouche et fermé par de la peau, on ne le voit qu’à la toute fin, est ce métaphore pour expliquer qu’il ne peux exprimer sa douleur je le pense vraiment.
 
D’ailleurs à la toute fin, l’accent est mis sur la grossesse et la naissance, mais avant des cocon avec nouveaux nés que nous devons tuer a trois reprises pour en extraire l’essence, une métaphore de fausse couche je le pense aussi.
 
Le parasite est là pour moi aussi pour expliquer que la douleurs morale qu’il subit est toujours présente, car il se rappel à nous régulièrement mais lui donne les armes pour avancer.
Seul une machine pourra nous en débarrasser avant de nous bouffer complètement.
 
Pour la toute fin je le disais nous voyons que la grossesse est mise en avant peut être avait il espoir d’avoir une descendance mais on le sait à la fin n’y arrive pas rattraper par ce parasite qui nous achève.
 
 
Serait il alors question de stérilité ? Ce liquide Blanc qui nous explose a la figure au début, de fausse couche subit a trois reprises et de grossesses qui n’aboutissent pas malgré la volonté d’essayer (deux femmes enceintes lui vienne en aide à la fin)
 
Dont une qui le charcute à chaque instant, est ce de la moquerie de sa part je ne sais pas.
Après toutes ses épreuves la folie reviens s’emparer de lui et fini par le rendre complètement dingues, d’ailleurs il devient totalement difforme comme un esprit tourmenté.
 
 
Voilà pour moi scorn traite du mépris de soi, de la solitude subit, de fausse couche et stérilité, dans un esprit qui à besoin de reconstruire. Ce fut long je sais, c’est mon interprétation et n’ira pas forcément dans le sens de tout le monde.
 

alyxlancien

"l'ancien". Ancien pour plus de 35 ans de passion vidéo ludique. Regard et analyse des contextes environnementaux lié au monde jeu vidéo. Joueurs, testeurs et chroniqueur indépendant. "Le jeu vidéo est art ludique, c'est une liberté totale de penser et de créativité qui mène à l’expansion de la libre expression artistique. Il n'engendre pas d'enfermement, mais une ouverture sur l'imaginaire collectif. En quelque sorte, c'est une porte vers notre propre liberté individuelle." A."l'ancien"

Leave a Reply